Selon le
Docteur Commun, si l’étant est, c’est uniquement en tant que, et parce que, il
a part à l’acte d’être : « possumus dicere quod ens siue
id quod est sit in quantum participat actum essendi »[1].
En face de cet esse, l’essentia a valeur de puissance
d’être : « In omni ergo substantia quantumcumque simplici,
post primam substantiam simplicem, est potentia essendi »[2].
Nous trouvons cette notion de l’esse
intensif, acte premier et ultime que l’essence substantielle contracte à la
manière d’une puissance réceptive, chez des thomistes de première importance
qui appartiennent à des générations et à des cultures différentes les unes des
autres : Gilson, Fabro, Forment. Dans les quelques considérations qui suivent,
nous voudrions montrer comment ces auteurs ont mis cet esse œuvre dans l’analyse métaphysique de la personne créée.
Pour
Étienne Gilson, la détermination que l’esse
reçoit de l’essence est une limitation, et non point une actuation, ce qui
renverse l’analogie de proportionnalité, valable en philosophie de la nature,
entre les rapports de déterminant à déterminé et d’acte à puissance :
C’est une règle générale que, dans tout rapport de
déterminant à déterminé, le déterminé se tient du côté de la puissance et le
déterminant du côté de l’acte. Dans le cas présent, au contraire, cette règle
ne saurait s’appliquer. Quoi que l’on puisse imaginer qui détermine l’exister,
la forme ou la matière par exemple, ce ne peut pas être un pur néant, donc
c’est de l’être, et ce n’est de l’être qu’en vertu de l’acte d’exister. Il est
donc impossible que la détermination d’un acte d’exister lui vienne du dehors,
c’est-à-dire d’autre chose que de lui-même. En effet, l’essence d’un acte fini
d’exister consiste à n’être que tel
ou tel esse non l’esse pur, absolu et unique dont nous
avons parlé. L’acte d’exister se spécifie donc par ce qui lui manque, si bien
qu’ici c’est la puissance qui détermine l’acte, en ce sens du moins que son
degré propre de potentialité est inscrit dans chaque acte fini d’exister[3].
Si l’esse et l’essentia sont bien réellement aliud
et aliud, ils le sont comme les deux principes, actuel et potentiel, du
même étant. Dès qu’il y a un acte d’être fini, il est justement fini par son
essence ; et dès qu’une essence est en acte, elle doit son actualité à
l’acte d’être qu’elle détermine. L’essence et l’être étant ainsi
constitutivement ordonnés l’un à l’autre, la question d’un moyen terme unitif
ne se pose pas, car la subsistence de la substance résulte tout simplement de
l’esse en tant qu’il est possédé et
exercé par l’essence à laquelle il donne l’être[4].
De manière très cohérente avec cette métaphysique de l’étant créé, la personne
humaine doit être conçue comme un existant subsistant dont l’essence est une
nature raisonnable :
[…] tout homme est une personne. Comme substance,
il forme un noyau ontologique distinct, qui ne doit d’être qu’à son acte propre
d’exister. Comme substance raisonnable, il est un centre autonome d’activité et
la source de ses propres déterminations. Davantage, c’est son acte d’exister
qui constitue chaque homme dans son double privilège d’être une raison et
d’être une personne ; tout ce qu’il sait, tout ce qu’il veut, tout ce
qu’il fait, jaillit de l’acte même par lequel il est ce qu’il est[5].
C’est ainsi dans l’acte d’être que Gilson fonde toutes les
caractéristiques de la personne : sa subsistence ontologique d’abord, son
autonomie opérative ensuite, grâce à laquelle elle a la maîtrise de ses actes.
En effet, l’être tendant nécessairement à s’épancher en agir, l’esse de la nature spirituelle
subsistante se déploiera, au-delà de l’essence, en actes spirituels qui, en
raison de leur immatérialité, retournent sur eux-mêmes pour enrichir le sujet
qui les pose[6].
Cornelio
Fabro comprend lui aussi l’esse comme
la source de toutes les perfections de l’étant, dont provient même l’actualité
formelle en quoi consiste la quiddité de la substance réelle :
[…] toute essence, bien qu’elle doit acte dans
l’ordre formel, est créée comme puissance qui devient actualisée par l’esse participé qu’elle reçoit ; son
actualité est ainsi donnée par la « médiation » de l’esse[7].
Lorsque l’acte d’être actue la puissance correspondante,
c’est-à-dire l’essence, deux effets formels corrélatifs en découlent
aussitôt : d’une part, l’essence, à travers sa forme, acquiert son
actualité propre ; et, d’autre part, cette même essence substantielle est
instituée sujet de l’esse auquel elle
doit toute la perfection qu’elle a. En tant qu’elle est désormais en acte, la
substance a un esse in actu :
pour Pierre, être, c’est d’abord être homme en acte ; mais cet esse in actu est un être actué, qui se
fonde dans l’esse ut actus
originaire. Et en tant que cette substance en acte est le sujet immédiat de son
acte d’être, elle subsiste, c’est-à-dire qu’elle a l’esse en elle-même, et non dans un autre, à la différence de
l’accident[8].
Comme pour Gilson, le principe de subsistence n’est donc rien autre que l’esse au sens fort, en tant qu’il est
reçu par l’essence substantielle et se trouve donc subjecté en elle :
Nous pouvons donc conclure que l’esse in actu correspond à l’esse essentiae : comme à l’essence
substantielle correspond un esse
substantiel, ainsi à l’essence accidentelle (la quantité, la qualité, la
relation…) correspond l’esse
accidentel. Mais l’esse ut actus essendi
est le principium subsistendi de la
substance, grâce auquel tant l’essence de la substance que celle des accidents
sont en acte et agissent dans la réalité : l’esse des accidents est l’esse
in actu dans le tout qu’est la substance première, il est donc une
existence secondaire dérivée de l’existence principale qui appartient de droit
à la substance réelle comme un tout en acte[9].
L’expérience, puis l’analyse métaphysique, montrent qu’il
y a plusieurs niveaux successifs d’être en acte (esse in actu) dans l’étant : celui de la substance, puis
celui des formes accidentelles, et enfin celui des opérations ; mais cette
« diremption », comme aime à dire Fabro, c’est-à-dire cette
distribution de l’être, procède d’un seul acte d’être (esse ut actus), qui s’épanche dans l’étant par l’intermédiaire de
la substance, puis des puissances opératives. L’actus essendi est ainsi ce par quoi la substance, statiquement,
subsiste ; puis ce en raison de quoi, dynamiquement, elle opère, selon les
possibilités que lui donne sa nature. Cette double valence de l’esse intensif parvient à son degré
maximum lorsque, l’essence réceptive étant spirituelle, le sujet subsistant et
opérant est alors une personne, dont l’activité retourne, pour ainsi dire, sur
le « je » dont elle émane. La personnalité implique ainsi
l’intentionnalité et la réflexivité, c’est-à-dire l’esse in actu secundo des facultés spirituelles propres à une nature
qui transcende la matière, mais elle est formellement constituée par la
subsistence d’une telle nature dans son esse
ut actus propre. C’est pourquoi le Verbe Incarné a bien une nature et des
opérations parfaitement humaines, sans être aucunement une personne
humaine : l’esse in actu de son
humanité s’enracine dans l’unique esse ut
actus du Verbe divin[10].
C’est à
Eudaldo Forment Giralt que revient l’honneur d’avoir explicitement thématisé
une métaphysique de la personne à partir du primat de l’esse. En s’appuyant sur de nombreux textes du Docteur Commun, le
maître de Barcelone affirme très clairement que l’acte d’être est le principe
auquel participent toutes les perfections de l’étant, à commencer par celle de
l’essence elle-même :
El ser es el
que, por incluir todas las perfecciones, confiere al «recipiente» las
perfecciones que posee este último. La esencia, por consiguiente, lo que hace
no es completar, o perfeccionar, a su ser, con el que constituye el ente, sino
limitarlo, o rebajarlo, en sus perfecciones, según cierto grado o medida. La
esencia, por tanto, carece de toda
perfección, o realidad. Sus perfecciones y su misma realidad las ha
recibido del ser[11].
La substance créée, c’est de l’être reçu selon une
certaine mesure, indiquée par l’essence. Or il appartient à la substance, en
tant que sujet, de subsister, c’est-à-dire de posséder l’être en elle-même et
par elle-même[12].
À l’instar des deux auteurs précédents, Forment en déduit de manière très
cohérente que la cause qui fait subsister la substance est celle-là même qui
lui confère immédiatement l’être, c’est-à-dire l’actus essendi[13].
Mais puisque la personne se définit précisément comme « distinctum
subsistens in natura intellectuali »[14],
le principe en vertu duquel la personne créée est à la fois subsistante et
intellective consiste en l’acte d’être d’une essence spirituelle :
El principio
personificador, el que es la raíz y origen de todas las perfecciones de la
persona, incluida su individualidad total, es su ser propio. Según la
metafísica del ser de Santo Tomás, todas las perfecciones del ente, que son
expresadas por su esencia, se resuelvan en último término en el acto de ser. Lo
que hace que un individuo de naturaleza humana, compuesto de cuerpo y alma, sea
una persona no es algo que pertenezca propiamente a esta naturaleza, sino su
ser propio, acto primero, constitutivo y fundamento de la misma esencia, y
causa inmediata de todas las perfecciones[15].
Dans la
personne humaine, comme d’ailleurs en tout suppôt réel, l’esse exerce une double fonction. D’une part, il actue toute la
perfection formelle à laquelle l’essence est en puissance, et qui est celle
d’un composé hylémorphique individuel dont la forme est une âme qui émerge
au-dessus de la corporéité et peut lui survivre : voilà sa fonction
« entificatrice » (función
entidificadora). D’autre part, le même et unique esse originaire fait exister cette substance individuelle de nature
rationnelle en elle-même, et non dans un autre : voilà sa fonction
réalisatrice (función realizadora o
existencial)[16].
Grâce à cette double fonction de son esse,
la personne se possède elle-même : entitativement, parce qu’elle subsiste
en elle-même ; et opérativement, parce que l’activité qui procède de sa
nature spirituelle revient sur elle-même[17].
Forment fonde et réconcilie ainsi dans l’acte d’être les deux grandes
caractéristiques la personne, celle de la subsistence ontologique et celle de
la conscience intentionnelle.
Cette reductio ad esse paraît, au premier
abord, se heurter frontalement à un texte de saint Thomas que citent
fréquemment les héritiers de Cajétan :
[…] et ideo, licet ipsum esse
non sit de ratione suppositi, quia tamen pertinet ad suppositum, et non est de
ratione naturae, manifestum est quod suppositum et natura non sunt omnino idem
in quibuscumque res non est suum esse[18].
L’Aquinate semble soutenir ici que l’esse n’appartient pas à la ratio
du suppôt, c’est-à-dire à sa notion constitutive, non plus qu’à celle de la
nature créée (ce deuxième point étant évident en thomisme), mais que le suppôt
et la nature diffèrent néanmoins en ceci que l’esse « concerne » ou « regarde » le suppôt (pertinet ad), au lieu qu’il reste autre
que la nature. Les tenants du mode de subsistence en déduisent que la nature
est constituée en suppôt par un terme qui, n’étant ni l’esse ni la nature elle-même, doit être nécessairement une tierce
entité[19].
À cette objection majeure, Forment répond en s’appuyant sur la tradition
thomiste opposée à Cajétan, celle qui remonte à Capréolus[20],
et qui fut notamment illustrée au XXe siècle par le cardinal Louis
Billot S.J. L’exposé de celui-ci est si clair qu’il mérite d’être cité
longuement :
[...] cum subsistens creatum
nihil aliud sit quam substantia habens suum proprium esse in se, ut saepe
inculcatum est, duobus modis sumi et significari potest: realiter scilicet, et denominative.
Realiter sumptum, dicit totum compositum ex essentia et esse, quorum utrumque
in sui ratione intrinseca claudit. Denominative autem acceptum, dicit tantum
substantiam individuam, connotando esse quod ab illa habetur, quandoquidem omne
subiectum habens perfectionem, a perfectione habita recte denominari potest. Et
simile est de albo, quod realiter consideratum dicit compositum ex subiecto et
albedine, sed denominative dicit solum subiectum, connotando albedinem quae
illud afficit et in eo recipitur. Et haec est ratio cur S. Thomas aliquando
dicit quod esse pertinet ad ipsam
constitutionem subsistentis, aliquando vero excludit esse ab eo quod importat in recto ratio suppositi. Sed nulla est
ibi contradictio, quia ut bene animadvertit Capreolus in III, D. 5, Quaest. 3
circa finem: « Album est duplex, denominativum et formale; ita etiam persona
vel suppositum potest dici dupliciter. Primo modo denominative, et sic suppositum dicitur illud individuum quod per
se subsistit. Secundo modo formaliter,
et sic suppositum dicitur compositum ex tali inividuo et ex sua subsistentia
per se ». Non mirum igitur videri debet si S. Thomas rem subsistentem modo una,
modo altera ratione accipiat, et per consequens sibi semper constare dicendus
sit, licet quandoque verba discordare videantur[21].
La clef
du problème consiste ainsi en la distinction entre le suppôt considéré denominative, c’est-à-dire selon qu’il
est dit être ce qui est « posé sous » (sub-positum) l’esse et
les accidents, d’une part, et le même suppôt considéré realiter, c’est-à-dire en tant qu’il est réellement ce qui
subsiste, d’autre part. Sous le premier aspect, le suppôt se rapporte à l’esse et en dépend, mais il ne l’inclut
pas : en ce sens, le suppôt (ou la personne) est ce qui a l’esse, mais ne se définit pas par l’esse, bien qu’il soit sous l’esse, de la même façon, mutatis mutandis, que l’homme blanc denominative est bien le sujet de la
blancheur, mais ne se définit pas par la blancheur que néanmoins il possède.
C’est sur ce registre que saint Thomas peut écrire que « esse […] personam
autem, sive hypostasim, consequitur sicut habentem esse[22] ».
Sous le second aspect, en revanche, le suppôt inclut l’esse comme ce en vertu de quoi il subsiste : en ce sens, il
est ce qui a l’esse en soi, et non en
un autre, de la même manière, analogiquement, que l’homme blanc realiter (Billot) ou formaliter (Capréolus) n’est vraiment
tel que grâce à la composition ontologique de la substance homme et de
l’accident blancheur. C’est dans cette optique que le Docteur Angélique note,
sans se contredire, que « esse pertinet ad ipsam constitutionem personae[23] ».
La distinction entre ces deux regards sur la personne provient de la
composition réelle qui caractérise tout étant créé : ce qui est doit tout
ce qu’il est à son acte d’être, de telle sorte que la personne, comme tout
autre suppôt réel, est constituée par son esse
spécifié et limité par son essence ; mais ce qui est, n’est pas son propre
acte d’être, de telle sorte que le suppôt, sous l’esse auquel il participe, ne s’identifie pas à celui-ci.
[1] Expositio Libri
Boetii De ebdomadibus, lect. 2.
[2] Sententia
super Physicam VIII, lect. 21, n. 13.
[3] É. Gilson,
Le Thomisme, 177-178. Chacun sait que
Gilson traduisait habituellement l’esse
thomiste par « exister » ou « acte d’exister », pour éviter
l’ambiguïté du verbe substantivé « être », qui signifie plutôt ens que esse. À la fin de sa vie, il revint sur cet usage, comme en
témoigne la troisième édition, publiée en 1972, de Id., L’Être et
l’essence, 350-351 : « J’écrirais aujourd’hui sans hésiter, d’un
bout du livre à l’autre, étant, pris
substantivement, pour désigner l’ens,
ou “ce qui a l’être”, et je réserverais le mot être, pris lui aussi substantivement, pour signifier ce que saint
Thomas nommait esse, ou actus essendi, qui est l’acte en vertu
duquel un étant est un être actuel ».
[4] Cf. É.
Gilson, L’Esprit de la philosophie
médiévale, 192, note 1 : « L’être
est l’acte même d’exister. En se posant par cet acte, l’être se pose en soi et
pour soi. Puisqu’il est, il est par définition lui-même et nul autre : indivisum in se et divisum ab alio ;
on nomme précisément substance l’être
conçu dans son unité indivise, et l’on nomme subsistence la propriété qu’il a d’exister comme substance,
c’est-à-dire pour soi et sans dépendance substantielle à l’égard d’un autre
être. Ainsi l’acte d’être cause la substance et sa subsistence ».
[5] É. Gilson,
Le Thomisme, 371.
[6] Cf. É.
Gilson, « Éléments d’une métaphysique thomiste de l’être », n°
39, 117 : « L’opération vient donc de l’être de l’étant et lui
retourne comme le posant dans sa complète actualité ».
[7] C. Fabro,
Participation et causalité selon S.
Thomas d’Aquin, 630.
[8] En effet, saint Thomas décrit ainsi la substance
in Quaestiones de quolibet IX, q. 3,
ad 2 : « substantia est res cuius naturae debetur esse non in alio;
accidens vero est res, cuius naturae debetur esse in alio ».
[9] C. Fabro,
Participation et causalité selon S.
Thomas d’Aquin, 265.
[10] Cf. C. Fabro, «La problematica dello “esse”
tomistico », 122 : « Quindi in Cristo c’è un unico esse suppositi come atto costitutivo intenso. C’è un duplice esse se si prende l’esse come “esse in actu” perchè due sono le nature secondo le quali
è in atto la Persona del Verbo, la divina e l’umana: altro quindi è il modo di
“essere in atto” secondo la natura divina e altro secondo la natura umana ».
[11] E. Forment, Lecciones de Metafísica, 248.
[12] Cf. De potentia, q. 9,
a . 1, c : « Substantia vero quod est
subiectum, duo habet propria. Quorum primum est quod non indiget extrinseco
fundamento in quo sustentetur, sed sustentatur in seipso ; et ideo dicitur
subsistere quasi per se et non in alio existens ».
[13] Cf. E. Forment, Ser y persona, 37-38: « Si lo que hace existir o encontrarse en la
realidad del modo que sea es el “esse”, lo que hará existir a la sustancia de
un modo especial será el “esse”. Como este modo de existir es el subsistir,
esto es, el existir “in se et per se”, en sí y por sí, o por propia cuenta y no
por la de otro, lo que hará existir así será el “esse” de la sustancia, su
“esse” propio, pues si existiera por otro “esse”, que no fuera el de la
sustancia, ésta ya no existiría por sí misma sino por otro, y, por tanto, ya no
sería subsistente. Así, pues, la causa del subsistir es el “esse” propio, y,
por tanto, para que algo subsista es preciso que posea un “esse” propio ».
[14] Scriptum I, d. 23, q. 1, a . 4, c.
[15] E. Forment, « La
“trascendentalidad” de la persona en Santo Tomás de Aquino », 279.
[16] Cf. E. Forment, Ser y persona, 36-37: « Este último [= l’actus essendi], por tanto, realiza dos funciones. Una entificadora, pues convierte a la
esencia en ente, ya que éste es la esencia que tiene el “esse”, y, por ello, la
esencia sin el “esse” no es un ente. […] La segunda función se puede llamar realizadora o existencial, pues hace que este ente que ha constituido, esté
presente en en la realidad o exista ».
[17] Cf. E. Forment, « Persona y conciencia en
santo Tomás de Aquino », 279 : « El ser propio, en el grado que lo posee la
persona, y que la constituye formalmente, le confiere la autoposesión. La
persona se posee no sólo entitativamente, como los demás entes, sino también
por sus facultades superiores, que manifiestan, con ello, que son espirituales,
o propias de una substancia inmaterial, que posee un ser propio ».
[18] Quaestiones
de quolibet II, q. 2, a .
2, ad 2.
[19] Cette justification du mode terminatif de
subsistence se trouve par exemple en R.
Garrigou-Lagrange, La Synthèse
thomiste, 657-667.
[20] En s’appuyant ici sur Capréolus, puis en citant
Billot, M. Forment montre qu’il porte sur les commentateurs scolastiques de
l’Aquinate un autre regard que C. Fabro,
lequel, en Participation et causalité
selon S. Thomas d’Aquin, 309, reproche au Princeps thomistarum d’exprimer le couple esse – essentia au moyen des locutions esse actualis existentiae – esse essentiae, comme le faisait
l’albertiste Jean de Nova Domo à la suite d’Henri de Gand, ce qui oriente déjà
l’esprit vers une actualité par soi de l’essence.
[21] L. Billot,
De Verbo Incarnato, Commentarius in tertiam partem S. Thomae,
56-57. Le passage cité du Princeps
thomistarum se trouve en Capréolus,
Defensiones theologiæ Divi Thomæ
Aquinatis, In III Sent., dist. 5, q. 3, a . 3, § 2, II, ad 4,
110b : « Illa etiam persona, vel suppositum, potest dici dupliciter :
primo modo, denominative, et sic suppositum dicitur illud individuum quod per
se subsistit; secundo modo, formale, et sic suppositum dicitur compositum ex
tali individuo et ex sua per se subsistentia ». E. Forment examine la position de Billot dans Ser y persona, 251-256, et celle de Capréolus dans le même ouvrage,
passim.
[22] ST III, q. 17, a . 2, ad 1.
[23] ST III, q. 19, a . 1, ad 4.
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