Pour commencer l’année 2015, élevons-nous un instant
au-dessus des contingences de ce monde, nous rappelant que l’âme humaine, en sa
face supérieure, se trouve supra motum et
tempus, comme le note saint Thomas[1].
Une fois de plus, c’est grâce à Claude Lorrain que nous pourrons commencer
cette ascension intérieure. Que voyons-nous en effet dans son Port de mer au soleil couchant de 1639 –
un tableau assez connu puisqu’il se trouve dans les collections du Louvre, bien
qu’il ne soit pas exposé au public ? Une perspective parfaite : au
premier plan, le moins important en réalité, des personnages richement ou
pauvrement vêtus, de différentes conditions sociales ; puis, au plan
central, une triple progression triangulaire, dont tous les points de fuite
convergent vers le couchant, les édifices à gauche, la mer au centre, les
navires à droite ; au fond et au-dessus de la scène, le soleil et l’azur
embrasé. C’est comme une resolutio ad
solem de la destinée humaine, à travers la culture (l’église, les palais,
le phare), la nature (l’eau du port), et l’aventure (les vaisseaux et la tour
de garde) : pour qui a l’esprit métaphysicien, cette réduction solaire est
une parfaite métaphore de la resolutio ad
esse, qui est le secret du monde et de l’homme.
Rappelons à
nos lecteurs qu'ils peuvent trouver d'autres tableaux de Claude Lorrain sur ce
bloc-note, à l'adresse:
http://participans.blogspot.fr/2012/07/regards-sur-quarante-tableaux-ou.html
.
Claude Lorrain, Port de mer au soleil couchant, 1639, 1,03 x 1,37 m, Paris, Musée du Louvre. |
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