Avant que la barbarie présente ne
descendît sur le monde, les jeunes gens savaient tous par cœur la IVème
Églogue :
Vltima Cumæi uenit iam Carminis ætas
Magnus ab integro sæculi nascitur ordo.
Iam redit et Virgo, redeunt Saturnia regna,
Iam noua progenies cælo demittitur alto[1].
Grâce à Virgile, cette Sibylle de Cumes était la
plus chrétienne de toutes. C’est pourquoi le Guerchin n’hésite pas, dans le
tableau qu’il lui dédie, à la représenter aux côtés d’un putto ailé, qui tient un cartouche sur lequel lui est attribuée l’invocation
« O lignum beatum in quo Deus extensus est »[2].
On
admirera la structure en chiasme, caractérisée par un jeu de symétries en X :
l’échappée vers le ciel et l’autel sur lequel la Sibylle pose ses bras ;
le parallélépipède de marbre et le mur obscur ; les deux livres ; le putto et le pied droit de la Sibylle. On
y retrouve le même « classicisme à l’âge baroque » que dans la
sibylle précédente, mais avec sans doute moins de génie, bien qu’il s’agisse d’une
œuvre postérieure.
Francesco Barbieri alias Guercino (Le Guerchin), La Sibylle de Cumes avec un putto, 1651, Londres, National Gallery (Collection de Sir Denis Mahon). |
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