Le visiteur de la Ville Éternelle ne
devrait pas manquer la Pinacothèque Capitoline, au deuxième étage du Palais des
Conservateurs, sur le Capitole. Ils rendra ainsi hommage aux papes Benoît XIV
et Pie VII, le premier ayant fondé en 1748 ce premier musée public de peinture
à l’usage des voyageurs cultivés qui, au XVIIIème siècle achevaient
leur éducation par le grand tour, et
le second lui ayant donné, en 1818, sa structure actuelle. On y peut admirer la
magnifique Sibylle Persique peinte par
le Guerchin en 1647. Exécutée cinq ans après la mort de Guido Reni, cette œuvre
nous semble en reprendre l’esthétique, que nous qualifierions de « classicisme
à l’âge baroque ». Baroque, au sens des célèbres Principes fondamentaux d’histoire de l’art d’Heinrich Wölfflin,
sont les draperies rouges et pourpres de la sibylle, plus picturales que
linéaires, ainsi que le jeu d’ombre et de lumière qui module la composition,
laquelle émerge sur un arrière-plan sombre. Mais l’équilibre de la composition,
visage, buste, vêtements, la pureté des traits, l’intériorité de l’expression,
portent la marque d’un esprit classique qui continue la lignée des maîtres
émiliens, après les Carrache et Le Guide.
Francesco Barbieri alias Guercino (Le Guerchin), La Sibylle Persique, 1647, Rome, Pinacoteca Capitolina. |
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