Benozzo Gozzoli, Le triomphe de saint Thomas d'Aquin, 1471

samedi 18 janvier 2014

La Sibylle persique, du Guerchin

            Le visiteur de la Ville Éternelle ne devrait pas manquer la Pinacothèque Capitoline, au deuxième étage du Palais des Conservateurs, sur le Capitole. Ils rendra ainsi hommage aux papes Benoît XIV et Pie VII, le premier ayant fondé en 1748 ce premier musée public de peinture à l’usage des voyageurs cultivés qui, au XVIIIème siècle achevaient leur éducation par le grand tour, et le second lui ayant donné, en 1818, sa structure actuelle. On y peut admirer la magnifique Sibylle Persique peinte par le Guerchin en 1647. Exécutée cinq ans après la mort de Guido Reni, cette œuvre nous semble en reprendre l’esthétique, que nous qualifierions de « classicisme à l’âge baroque ». Baroque, au sens des célèbres Principes fondamentaux d’histoire de l’art d’Heinrich Wölfflin, sont les draperies rouges et pourpres de la sibylle, plus picturales que linéaires, ainsi que le jeu d’ombre et de lumière qui module la composition, laquelle émerge sur un arrière-plan sombre. Mais l’équilibre de la composition, visage, buste, vêtements, la pureté des traits, l’intériorité de l’expression, portent la marque d’un esprit classique qui continue la lignée des maîtres émiliens, après les Carrache et Le Guide.

Francesco Barbieri alias Guercino (Le Guerchin),
La Sibylle Persique, 1647,
Rome, Pinacoteca Capitolina.

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