La fidélité monarchique de Chateaubriand doit quelque chose à ses origines chevaleresques, et notamment aux armes que sa famille portait en vertu d’une concession de saint Louis. Relisons la belle page des Mémoires d’outre-tombe qui nous en explique la raison.
Je suis né gentihomme. Selon moi, j’ai profité du hasard de mon berceau, j’ai gardé cet amour plus ferme de la liberté qui appartient principalement à l’aristocratie dont la dernière heure est sonnée. L’aristocratie a trois âges successifs : l’âge des supériorités, l’âge des privilèges, l’âge des vanités : sortie du prermier, elle dégénère dans le second et s’éteint dans le dernier.
[…] Les armes des Chateaubriand étaient d’abord des pommes de pin avec la devise : Je sème l’or. Geoffroy, baron de Chateaubriand, passa avec saint Louis en Terre-Sainte. Fait prisonnier à la bataille de la Massoure, il revint, et sa femme Sybille mourut de joie et de surprise en le revoyant. Saint Louis, pour récompenser ses services, lui concéda à lui et à ses héritiers, en échange de ses anciennes armoiries, un écu de gueules, semé de fleurs de lys d’or : Cui et ejus haeredibus, atteste un cartulaire du prieuré de Bérée, sanctus Ludovicus tum Francorum rex, propter ejus probitatem in armis, flores lilii auri, loco pomorum pini auri, contulit.
François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe,
Livre premier, chapitre I,
édition Maurice Levaillant et Georges Moulinier, t. I,
[Bibliothèque de la Pléiade, 67], Paris, Gallimard, 1951, p. 7-8.
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