Nous souhaitons faire ici part à nos lecteurs d’un
ouvrage collectif de métaphysique publié au cours de l’été 2019 et qui nous
semble fort stimulant :
Matthieu Raffray (éd.), Actus essendi. Saint
Thomas d’Aquin et ses interprètes, Paris, Parole et Silence, 2019, 454 p.
Après une préface du R.P. Serge-Thomas Bonino o.p., le lecteur y trouvera, dans l’ordre
du volume, les études suivantes :
·
Michel
Bastit, « Ce qui pour quelque
chose est être : l’acte ontique selon Aristote ».
·
Louis-Marie
de Blignières f.s.v.f., « La
recherche de la “ nature de l’être ” ou la quête de la ratio entis
dans le corpus thomasien ».
·
Matthieu
Raffray i.b.p., « Deux ou
trois degrés d’abstraction ? La question de l’entrée en métaphysique :
lectures thomistes du De Trinitate, qu. 5, a. 3 ».
·
Efrem
Jindrácek o.p., « L’actus
essendi selon quelques thomistes majeurs du xve
au xviie siècle :
Jean Capréolus, Dominique de Flandre, Thomas de Vio Cajétan, François Silvestre
de Ferrare, Dominique Báñez et Jean de Saint-Thomas ».
·
Guillaume
Morin, « Étienne Gilson :
de l’actus essentiae à l’actus essendi ».
·
Yves
Floucat, « Jacques Maritain
et l’intuition de l’être ».
·
Bernard
Lucien, « La ternarité de l’être
chez le P. Guérard des Lauriers : une solution aux débats thomistes sur la
distinction réelle essence / esse dans le De ente ».
·
Christian
Ferraro, « De l’ens à
l’esse. La perspective de Cornelio Fabro ».
·
Alain
Contat, « La constitution de
l’étant dans le thomisme contemporain : Tomas Tyn, Johann Baptist Lotz,
Cornelio Fabro ».
Nous ne saurions trop recommander l’acquisition de
ce volume, soit en librairie, soit par internet (par exemple ici : https://www.laprocure.com/actus-essendi-saint-thomas-aquin-interpretes/9782889590209.html).
Nous avons résumé ainsi notre propre contribution :
Dans cette étude, nous montrons d’abord que
le corpus thomisticum semble laisser quatre problèmes ouverts :
• En quoi consiste précisément l’esse
auquel, selon le Docteur commun, l’étant doit justement d’être un étant ?
• Corrélativement, en quoi consiste alors
l’essentia qui reçoit et spécifie l’esse ?
• En vertu de quoi l’étant substantiel
subsiste-t-il ?
• Que faut-il comprendre par l’esse
superadditum des accidents ?
Ensuite, nous examinons trois grandes
solutions qui furent proposées au cours du XXe siècle, et qui constituent
autant de configurations systématiques de l’étant :
1.
celle
de Tomas Týn, qui reprend et approfondit les thèses des commentateurs
dominicains et que nous proposons de nommer « configuration duale » ;
2.
celle
de Johann Baptist Lotz, qui élabore, à la suite de Joseph Maréchal et en
dialogue avec Kant et Heidegger, ce qu'il convient de caractériser comme «
configuration transcendantale » ;
3. et
celle de Cornelio Fabro, qui oppose aux deux précédentes ce que nous
appellerons « configuration intensive ».
Enfin, nous expliquons comment ces trois
analyses se rattachent aux trois significations par soi de l’ens-esse
que l’Aquinate reprend d’Aristote, c'est-à-dire l'être considéré successivement
comme contenu de la chose (1), comme copule et horizon du jugement vrai (2),
comme actualité de l'étant (3).
Pour conclure, nous exposons brièvement
pourquoi la troisième solution nous paraît être la seule compatible avec
l'esprit et la lettre des textes thomasiens.
Cet article peut être téléchargé ici en
cliquant sur le lien « La constitution de l’étant dans le thomisme contemporain »
dans la rubrique « Publications en libre accès », dans la colonne de gauche, ou bien ici:
https://uprait.academia.edu/AlainContat
https://uprait.academia.edu/AlainContat
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