Gonzague
de Reynold nous a laissé, dans La Gloire
qui chante, un « chant » qui ne prétend pas compter parmi les
chefs-d’œuvre de la poésie française, mais qui exprime fort bien, cependant, le
drame de notre condition terrestre, et l’inéluctabilité de son terme. Si la foi donne sens à ce pèlerinage, elle n'en n'évacue pourtant pas l'âpreté.
Notre vie est un voyage
Dans l’hiver et dans la
nuit,
Nous cherchons notre
passage
Sous un ciel où rien ne
luit.
La souffrance est le
bagage
Qui meurtrit nos reins
courbés ;
Dans la plaine aux vents
sauvages
Combien sont déjà tombés !
Dans la plaine aux vents
sauvages
Le vent les a déjà
couverts ;
Notre vie est un voyage
Dans la nuit et dans l’hiver.
Pleurs, glaces, sur nos
visages
Vous ne pouvez plus
couler.
Et pourtant, amis,
courage :
Demain va vous consoler !
Demain, la fin du
voyage,
Le repos après l’effort,
La patrie et le village,
Le printemps, l’espoir,
- la mort !
Gonzague de REYNOLD,
La Gloire qui chante,
Spes, Lausanne, 1919, p. 56 – 57.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.