Benozzo Gozzoli, Le triomphe de saint Thomas d'Aquin, 1471

samedi 25 mai 2013

Gonzague de Reynold, Le Chant de la Bérézina

            Gonzague de Reynold nous a laissé, dans La Gloire qui chante, un « chant » qui ne prétend pas compter parmi les chefs-d’œuvre de la poésie française, mais qui exprime fort bien, cependant, le drame de notre condition terrestre, et l’inéluctabilité de son terme. Si la foi donne sens à ce pèlerinage, elle n'en n'évacue pourtant pas l'âpreté.


Notre vie est un voyage
Dans l’hiver et dans la nuit,
Nous cherchons notre passage
Sous un ciel où rien ne luit.

La souffrance est le bagage
Qui meurtrit nos reins courbés ;
Dans la plaine aux vents sauvages
Combien sont déjà tombés !

Dans la plaine aux vents sauvages
Le vent les a déjà couverts ;
Notre vie est un voyage
Dans la nuit et dans l’hiver.

Pleurs, glaces, sur nos visages
Vous ne pouvez plus couler.
Et pourtant, amis, courage :
Demain va vous consoler !

Demain, la fin du voyage,
Le repos après l’effort,
La patrie et le village,
Le printemps, l’espoir, - la mort !

Gonzague de REYNOLD,
La Gloire qui chante,
Spes, Lausanne, 1919, p. 56 – 57.

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