Il y a chez Poussin comme deux schèmes picturaux élémentaires et antithétiques qu’il utilise tout au long de sa carrière. Pour représenter des situations ou des événements ontologiquement positifs, ou même sacrés, il utilise volontiers la composition en triangle dans un paysage serein, comme le montrent particulièrement bien ses nombreuses œuvres dédiées à la « Sainte Famille »[1]. Lorsque le thème traité met en revanche en scène la négativité et le mal, il l’insère dans un sombre paysage orageux, construit à partir de deux bandes horizontales, de teintes noires et cobalt, qui excluent la verticalité et l’harmonie, ou du moins les menacent directement[2]. C’est le cas dans ce tableau intitulé simplement L’Orage, où la tension dramatique est accentuée par la compression de la lumière dans la zone centrale, et par la scène du premier plan, avec le cocher en fuite et les animaux atterrés.
Nicolas Poussin, L'Orage, vers 1651. Rouen, Musée des Beaux-Arts. |
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