Benozzo Gozzoli, Le triomphe de saint Thomas d'Aquin, 1471

jeudi 5 mai 2011

Claude Lorrain, « Paysage italien »

            Numerus perfectus ternarius dicitur. Cet adage pythagoricien décrit parfaitement ce paysage de Claude Lorrain, qui n’a pas d’autre titre que celui de Paysage italien, et qui semble tiré des Bucoliques de Virgile. Trois éléments : l’eau, la terre, la lumière. Sous le ciel du Latium, trois plans : à l’avant, un étang entouré de trois arbres, où s’abreuve un troupeau et au bord duquel se reposent trois bergers (dont deux musiciens) ; au plan principal, une imposante villa fortifiée domine la moitié gauche du tableau – elle est agrémentée de trois groupes d’arbres plus petits, à laquelle conduit un pont, supporté par trois arches ; à l’arrière-plan, une échappée sur la vallée du Tibre, qui serpente en trois méandres. La palette elle-même est ternaire : vert, sombre ou clair pour l’étang et les arbres ; ocre-jaune pour le bâtiment et le sol ; bleu, pâle pour le ciel, foncé pour le joueur de flûte. Comment pourrait-on mieux expliquer la profonde sérénité qu’inspire cet instant immortalisé par le grand Lorrain ?

Claude Lorrain, Paysage italien, 1648 (?).
Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage.


Vous trouverez ici la liste des tableaux et des dessins de Claude Lorrain que nous avons présentés sur ce blog, et que nous avons disposée selon l’ordre chronologique de la vie du peintre :
http://participans.blogspot.fr/2012/07/regards-sur-quarante-tableaux-ou.html

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