Voici le Paysage avec saint Matthieu et l’Ange, qui fait pendant au Paysage avec saint Jean à Patmos, que nous avions mis en ligne le 27 décembre dernier. Pierre Rosenberg présume que Poussin avait entrepris de représenter les quatre évangélistes[1] ; mais, si tel fut bien le cas, il n’aura pas conduit son projet à terme, et il ne nous a donc laissé, sur ce thème, que ces deux tableaux. M. Rosenberg les date de 1640, alors que le peintre s’apprêtait à quitter la Ville Éternelle pour Paris, ce qui expliquerait l’interruption de ce cycle.
La construction formelle de l’œuvre que nous présentons aujourd’hui est facile à déchiffrer. Situé immédiatement à gauche du centre et au premier plan - très ramassé dans ce tableau -, l’Ange debout converse avec l’apôtre assis, un stylet à la main et un papyrus sur le genou. Saint Matthieu est vêtu de bleu et de jaune, couleurs célestes, et l’Ange de blanc, symbole de pureté et d’immatérialité, comme il se doit. À l'instar de saint Jean dans le tableau parallèle, ils sont entourés de fûts de colonnes brisées et d’autres débris d’architecture monumentale, allusion peut-être à la caducité des choses humaines en général, et à la fin des cultes païens en particulier, les uns et les autres s’effaçant devant les paroles de vie que l’évangéliste est précisément en train d’écrire : « le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point »[2] . Le second plan est occupé par le S renversé que décrit le fleuve, dont le modèle est bien sûr le Tibre, encadré de deux bosquets qui se répondent à gauche et à droite, ce qui crée un effet de profondeur, habituel dans la peinture de paysage au XVIIème siècle (à la différence des maîtres classiques du XVIème, tels que Raphaël, qui découpent les plans beaucoup plus nettement). A l’arrière-plan, une tour massive s’élève dans le prolongement des deux personnages, au-dessus d’un bourg ; elle contribue évidemment à marquer l’axe central du tableau. Des collines au fond à droite, et une échappée à gauche viennent clore l’ensemble.
La construction formelle de l’œuvre que nous présentons aujourd’hui est facile à déchiffrer. Situé immédiatement à gauche du centre et au premier plan - très ramassé dans ce tableau -, l’Ange debout converse avec l’apôtre assis, un stylet à la main et un papyrus sur le genou. Saint Matthieu est vêtu de bleu et de jaune, couleurs célestes, et l’Ange de blanc, symbole de pureté et d’immatérialité, comme il se doit. À l'instar de saint Jean dans le tableau parallèle, ils sont entourés de fûts de colonnes brisées et d’autres débris d’architecture monumentale, allusion peut-être à la caducité des choses humaines en général, et à la fin des cultes païens en particulier, les uns et les autres s’effaçant devant les paroles de vie que l’évangéliste est précisément en train d’écrire : « le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point »[2] . Le second plan est occupé par le S renversé que décrit le fleuve, dont le modèle est bien sûr le Tibre, encadré de deux bosquets qui se répondent à gauche et à droite, ce qui crée un effet de profondeur, habituel dans la peinture de paysage au XVIIème siècle (à la différence des maîtres classiques du XVIème, tels que Raphaël, qui découpent les plans beaucoup plus nettement). A l’arrière-plan, une tour massive s’élève dans le prolongement des deux personnages, au-dessus d’un bourg ; elle contribue évidemment à marquer l’axe central du tableau. Des collines au fond à droite, et une échappée à gauche viennent clore l’ensemble.
Il est difficile d’identifier l’Ange qui dicte une péricope à saint Matthieu. Peut-être s’agit-il de l’Ange de la Résurrection , dont l’évangéliste nous dit qu’ « il descendit du ciel et vint rouler la pierre, sur laquelle il s’assit. Il avait l’aspect de l’éclair et sa robe était blanche comme neige »[3]. Mais saint Marc[4] et peut-être saint Luc[5] en parlent aussi, de sorte que cet Ange-là n’est pas un emblème propre à saint Matthieu. Quoi qu’il en soit, cette œuvre comme son pendant remplissent bien leur dessein, qui est de magnifier les évangiles dans lequels nous pouvons lire les paroles éternelles de la Parole incarnée.
Nicolas Poussin, Paysage avec saint Matthieu et l'Ange, vers 1640 (?) Berlin, Staatliche Museen. |
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