Benozzo Gozzoli, Le triomphe de saint Thomas d'Aquin, 1471

vendredi 24 décembre 2010

Noël !

Nicolas Poussin, Nativité, 1650.
Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen.


         Sans y insister, Poussin le classique montre bien, ici, l'humilité de l'étable qui fut le théâtre du plus grand événement de l'histoire.  Seuls, les trois acteurs de la Nativité échappent à ce dénuement, grâce à la lumière qui les éclaire depuis un feu que l'on devine à la gauche de la scène, et qui révèle la nature lumineuse du mystère. Jésus, le Sauveur, est bien un nouveau-né; il est couché sur un manteau bleu, allusion, peut-être, à la royauté de cet enfant ; Marie, la Vierge Mère, et Joseph, le Père nourricier, le contemplent. Presque toujours dans ses tableaux, Poussin représente saint Joseph en surplomb mais en retrait, ce qui évoque bien sa paternité vicaire.


         Et ipsa vita manifestata est. Christus ergo Verbum vitae. Et unde manifestata est ? Erat enim ab initio ; sed non erat manifestata hominibus ; manifestata autem erat Angelis videntibus, et tamquam pane suo cibantibus. Sed quid ait Scriptura ? « Panem Angelorum manducavit homo. » Ergo manifestata est ipsa vita in carne ; quia in manifestatione posita est, ut res quae solo corde videri potest, videretur et oculis, ut corda sanaret. Solo enim corde videtur Verbum : caro autem et oculis corporalibus videtur. Erat unde videremus carnem, sed non erat unde videremus Verbum : factum est Verbum caro, quam videre possemus, ut sanaretur in nobis unde Verbum videremus.


Et la Vie même s’est manifestée [I Jn 1, 2]. Le Christ est donc le Verbe de Vie. Et comment cette Vie s’est-elle manifestée ? Elle était en effet dès le commencement, mais elle ne s’était pas manifestée aux hommes ; elle s’était manifestée aux Anges qui la voyaient et s’en nourrissaient comme de leur pain. Mais que dit l’Écriture ? « L’homme a mangé le pain des Anges » [Ps 77, 25]. Donc, la Vie même s’est manifestée dans la chair : placée en pleine manifestation en effet, afin qu’une réalité qui n’était visible qu’au cœur devînt également visible aux yeux, pour guérir les cœurs. Le Verbe en effet n’est vu que par le cœur ; la chair par contre est vue même par les yeux du corps. Nous étions capables de voir la chair, mais nous ne l’étions pas de voir le Verbe : le Verbe s’est fait chair, que nous puissions voir, pour guérir en nous ce qui nous rend capables de voir le Verbe.

Saint Augustin, In epistolam Ioannis ad Parthos, tract. 1, 1.
Texte et trad. de P. Agaësse, [Sources chrétiennes, 75].

Paris, Cerf, 1961, 112-113.

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